Cacophonie ahurissante de points de vue, délires complotistes, polémiques « d’experts », déluge d’informations (souvent contradictoires), fake news et anti fake news, … m’ont laissé depuis quelques semaines dans un état de sidération, incapable d’écrire la moindre ligne dans des articles ou dans des posts. Je me suis promis d’écrire uniquement si je ressentais que mes points de vues allaient apporter de réelles solutions avec un peu de recul sur la situation (qui peut prétendre en avoir encore aujourd’hui ?). Je ne voulais pas apporter une voix incertaine pour participer à la délirante confusion ambiante.
3 choses m’ont fait sortir de cette sidération:
- Un article paru le 7 Avril dans le journal le Monde faisant référence à un registre national analysant les patients admis en réanimation pour forme sévère de Covid 19. Selon ce registre 83% des patients admis en réanimation sont des patients en surpoids ou obèses. Pour le micronutritioniste que je suis cette donnée épidémiologique apportait une certitude physiopathologique qui me manquait jusqu’alors. Bien sûr il y a plusieurs raisons qui font que ces patients sont plus à risque (comorbiodités associées, risque plus marqué de détresse respiratoire, …) mais c’est surtout le surrisque inflammatoire qui caractérise le surpoids, qui est à l’origine des formes sévères. En effet, nul n’ignore maintenant que ce n’est pas de l’infection virale que les patients décèdent, mais de ce que l’on pourrait appeler une exacerbation inflammatoire (même Bernard Tapie s’est lancé sur BFM TV dans une explication de « l’orage cytokinique » qui frappe ces patients, ne comprenant d’ailleurs pas ce qu’il disait, puisqu’il a parlé de « cellules cytokiniques!! »- on peut dire qu’il s’est pris les pieds dans le tapis… de son incompétence!). C’est essentiellement de ce surrisque inflammatoire dont je vais parler dans les lignes qui suivent car c’est véritablement le nerf de la guerre !
- La proposition de passeport d’immunité m’a profondément choqué. C’est une discrimination biologique. Immunisé, droit de sortie, non immunisé, maintien du confinement. En vérité, c’est une démarche totalement bancale d’un point de vue biologique. En effet, chez certains patients l’immunité (les anticorps) n’apparaît que 28 jours après la contamination initiale (donc risque de faux négatifs). D’autres patients, dans une proportion non négligeable, ne produisent pas du tout d’anticorps. Enfin, peut-on également affirmer avec certitude qu’une personne séropositive au Covid 19 (présence d’anticorps), ne risque pas d’être encore porteuse saine ? Mais surtout ce qui me semble extrêmement délétère dans cette démarche, c’est la passivité. On se contente de regarder si il y a eu contact et immunisation des citoyens au lieu d’être pro-actif dans le fait d’optimiser l’immunité dans la population. Cela me fait penser à ce qui se passe dans des situations de suivi de cancer. Questions du patient à l’oncologue après sa rémission: « Docteur, quelle démarche dois-je faire pour prévenir une récidive ? En terme d’alimentation, de complémentation, de mode de vie ? Que dois-je changer docteur ? ». Réponse du médecin: ne changez rien, faites juste votre scanner de contrôle tous les ans !! « . Exactement la même passivité! Alors qu’il existe de nombreux moyens pour aider notre biologie immunitaire et inflammatoire. Nous allons y venir.
- Une dernière chose m’a scandalisé ! J’ai lu récemment que l’on teste actuellement dans la prévention cardiovasculaire, des molécules très complexes, appelées anti interleukines 6, sorte « d’anti-inflammatoire high tech ». Le but de ces molécules est de faire baisser l’inflammation de bas grade qui est un facteur de risque dans ces maladies (ce type de molécule est également testé dans le Covid pour maîtriser le fameux orage cytokinique). Or, maîtriser l’inflammation de bas grade dans des situations de prévention c’est une des grandes obsessions de la micronutrition. Nous savons très bien le faire sans les risques d’effets secondaires potentiellement très dangereux des anti-interleukines. Une grande partie du combat contre le Covid (en prévention bien sûr) se situe là, comme je l’ai dit plus haut: maîtriser l’inflammation de bas grade. Et tout le monde peut le faire pendant son confinement.
Préparer le déconfinement: une cellule de crise pour nos cellules !
Au jour où j’écris ces mots (12 Avril) , il y a de fortes chances que nous soyons encore confinés 1 mois voire plus. C’est très long et très pénible. Mais c’est aussi un délai à saisir pour se préparer individuellement au déconfinement. Car il faut savoir que la plupart du temps on ne corrige pas sa situation « immunitaire/inflammatoire » en quelques jours. Il faut à minima quelques semaines pour corriger des déséquilibres qui peuvent être des facteurs de risques pour une forme sévère de Covid 19. Soyons pro-actifs, préparons-nous, au lieu de rester passifs à attendre les tests, les mesures de déconfinement du gouvernement (*). Les solutions que je vais évoquer sont très essentiellement tirées d’une conférence en ligne donnée par le professeur Vincent Castonovo, expert en médecine fonctionnelle. Il a donné ce webinaire il y a quelques jours pour des professionnels de santé. Toutes les informations données par cet éminent spécialiste sont appuyées par des publications scientifiques.
Je me suis seulement permis dans cet article de hiérarchiser les actions proposées car certains d’entre vous n’auront peut être pas les moyens de proposer l’ensemble de ces conseils de micronutrition à toute la famille.
3 niveaux de préparation du déconfinement.
1- Le niveau « masque chirurgical » : accessible pour tous et pour toute la famille
En premier lieu, il me semble essentiel au vu des données épidémiologiques (voire plus haut) de maîtriser le surrisque inflammatoire car c’est lui qui fait mourir !!
Deux mesures phares pour cela:
- Une supplémentation importante en Vitamine D. En effet, une des fonctions principales de cette vitamine consiste à moduler ou réguler l’inflammation. Elle peut donc grandement participer à éviter le fameux emballement cytokinique. On a d’autant plus besoin de cette vitamine, qu’on est confiné à l’intérieur de nos maisons et de nos appartements ! En effet, tout le monde sait que sa synthèse se fait grâce à notre exposition au soleil. Il faut viser des taux importants. Si vous avez fait récemment une analyse de vitamine D regardez à combien elle est. Il faut être selon les principaux experts en micronutrition au-delà de 70 ng/ml pour bénéficier de ce contrôle de l’inflammation. Dans mes statistiques 2019, 92% des personnes qui m’ont consulté et chez qui j’ai proposé cette analyse étaient en dessous de ce seuil !! Il est difficile de donner des recommandations générales dans le cadre d’un article car beaucoup de paramètres doivent être pris en compte pour s’assurer d’un bon taux de vitamine D bioactive. Les personnes en surpoids par exemple doivent prendre plus de vitamine D que les autres car cette dernière se stocke dans les tissus gras, la rendant non disponible pour ses fonctions. Mais on peut dire que des taux de 2000 UI par jour dans cette période sont indispensables (en pharmacie on vous propose des formes en gouttes souvent dosées à 200 UI – il vous faut donc prendre 10 gouttes). C’est la mesure qui me semble la plus élémentaire, avec le meilleur rapport coût/bénéfice. Très facile à faire pour toute la famille pendant cette période de confinement. Offrez-vous ce « masque vitaminique » ! Véronique Liesse, micronutritioniste, auteure, apporte dans cette petite vidéo les preuves de l’action de la vitamine D dans le Covid (pour les sceptiques). Il faut plusieurs semaines pour bien remonter son statut vitamine D. Commencez maintenant!
- Une supplémentation en huile de poisson, des Omégas 3, notamment l’EPA. Les huiles de poissons sont à l’inflammation, ce que le pompier est au feu. Imaginez un foyer inflammatoire au niveau pulmonaire, un genre de feu biologique au niveau des alvéoles! Si ce feu trouve un bois sec dans son environnement c’est l’incendie (orage cytokinique). Si ce feu trouve un bois mouillé, pas de propagation. Les omégas 3, sont ce « bois mouillé » qui permet à ce que le feu ne se propage pas et empêche ainsi les exacerbations. On peut prendre 3 fois 1 g par jour d’huile de poisson pendant plusieurs semaines (si vous n’avez pas l’habitude d’acheter des compléments alimentaires dans un laboratoire de qualité, n’achetez pas n’importe quoi sur internet, pour les huiles de poisson surtout. Mal purifiées elles sont toxiques (**)). Pour ceux qui ne mangent quasiment jamais de poissons gras, qui n’apportent jamais d’huile végétale riche en Oméga 3 dans leur alimentation (huile de Lin, huile de Cameline, huile de Noix… ), et/ou qui sont un peu âgés (au-delà de 60 ans), vous avez de très fortes (mal)chances d’être carencés en Oméga 3, et donc avec un surrisque d’exacerbation, cet apport est donc juste essentiel pour vous. Attention pour ceux qui consomment des poissons gras régulièrement et qui ajoutent aussi des huiles végétales dans leur alimentation, cela ne signifie pas que votre taux soit optimal. Je propose très fréquemment le dosage des Omégas 3 pour les gens qui me consultent et il y a parfois de grandes injustices dans ce domaine. Une alimentation « parfaite » n’est pas synonyme de bons taux. Je l’ai très fréquemment observé. Je n’aime pas trop donner des compléments alimentaires abusivement (notamment sans dosage), mais je dois bien avouer que dans cette période de risque majeur, je considère que c’est un apport indispensable. Dans le doute, prenez des Omégas 3 et commencez maintenant pour avoir un bon taux au déconfinement (il faut plusieurs semaines pour monter dans des « taux anti inflammatoires » satisfaisants).
Deux autres mesures clefs:
- Une complémentation en Zinc. C’est peut être aussi une des plus importantes complémentations du moment. Il y a des milliers d’études sur le sujet. Ce zinc est directement anti viral, anti covid (voir la vidéo de Véronique Liesse) mais aussi et surtout il permet le déploiement du système immunitaire face à une infection (ce que l’on appelle l’amplification clonale: vous vous souvenez certainement de la très impressionnante armée galactique dans le film Star Wars « La Guerre des Clones »! Le Zinc permet à ce qu’une seule cellule immunitaire informée de la présence du virus puisse se cloner pour avoir cette armée! Une image proche de la réalité. Le professeur Castronovo conseille 3 x 20 mg de zinc par jour en dehors des repas (à cette dose uniquement pendant la période de confinement). Pour ceux qui ont des analyses récentes de Zinc, il faut viser 100 microgramme/L pour avoir un taux optimal (d’après le Dr Résimont). Je propose également souvent ce dosage aux gens qui me consultent. Dans mes statistiques personnelles 2019, 80 % des personnes étaient en dessous de ce taux, dont 20% avec un taux vraiment bas (< 70). Les personnes âgées si vulnérables au Covid sont très fréquemment carencées en Zinc. Offrez leur cela dès que possible. Et sachez que même si le vaccin arrive dans quelques mois, un bon taux de Zinc est essentiel pour une réponse vaccinale optimale.
- On peut rajouter l’apport de Sélénium (très facile, bon marché- car il suffit de manger 3 noix du Brésil par jour – taux de sélénium optimisé en quelques semaines). J’ai observé en 2019, 94% de carence de sélénium. (les taux visés sont ceux donnés par le Dr Résimont: 120 microgramme/L).
Ces quatre mesures sont les basiques. Elles sont faciles à mettre en place – bon marché pour le zinc et la vitamine D et le sélénium – un peu plus cher pour les Omégas 3 .
2- Le niveau « masque FFP2 » pour aller plus loin
- On peut rajouter l’apport de probiotiques essentiels pour éviter la deuxième phase de la maladie – celle qui fait mourir : la surinfection (bénéfices montrés dans une étude chinoise ).
- On peut rajouter de la N-Acétyl cystéine à la dose de 3 x 500 mg par jour en prévention (et 3 x 1g si symptômes du Covid) pour optimiser les défenses antioxydantes notamment.
- On peut rajouter de la Glutamine à la dose de 3 x 1 g par jour (optimisation de la barrière intestinale = protection des surinfections)
- On peut rajouter un apport de vitamine A. Je l’appelle la complémentaire santé, car elle permet à la vitamine D – notamment- d’agir.
3- Le niveau « combinaison anti virale » !!
Si vous voulez vraiment aller plus loin dans la démarche de prévention, sachez que le laboratoire d’analyses LIMS a mis en place un bilan biologique spécial antivirus que je trouve très intéressant. Dans une démarche de soutien à cette grave situation sanitaire, il propose ce bilan à prix coûtant (prix des analyses, pas de bénéfices pour eux). Il permet de doser dans le sang et urine (pour marqueur de dysbiose), les différents micronutriments dont j’ai parlé dans cet article. Ceci va permettre d’individualiser pleinement la prise en charge, c’est à dire de proposer les apports uniquement si nécessaire et avec des posologies adaptées à sa situation personnelle.
* En aucun cas mon propos est de remettre en question la « stratégie confinement »; je m’estime bien incapable de me prononcer sur ce sujet; je dis par contre qu’il est bien dommage de le vivre passivement. Il faut anticiper individuellement le déconfinement sans attendre les mesures de « papa-sauveur » à la tête de notre Etat!
** Laboratoire Bionutrics, NutriLogics , Pilège, Thérascience font des bonnes huiles de poisson
*** je ne fais jamais l’apologie d’un laboratoire d’analyse par rapport à un autre- je travaille avec plusieurs laboratoires différents – mais cette initiative sans bénéfice mérite d’être signalée
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